Mis à dure épreuve depuis l’explosion des droits télévisuels et la multiplication incontrôlée des diffusions, le football populaire s’offre une nouvelle victoire face au football business que la LFP a choisi de privilégier depuis plusieurs années. Après le retour à des horaires moins dégueulasses pour la Ligue 2, la FFF a reprogrammé, pour la seconde fois en 2013, un match de coupe afin de privilégier le football et ses affluences. Mais le combat n'est pas fini.
D’ABORD DES STADES PLEINS
Il aura fallu près de 15000 membres dans le groupe facebook "Offrez à Lens-Bordeaux un horaire décent!" pour que la Fédération Française de Football décide de changer l’horaire du match. Initialement programmé un mercredi à 17h par France 2, l’horaire n’arrangeait ni les supporters, ni les téléspectateurs, pris par leurs obligations professionnelles. Désormais à 19h30, l’on peut s’attendre à un stade Bollaert-Delelis, privé de grandes affiches depuis 2 ans, débordant de ferveur et de passion devant 40000 personnes en manque de grosses ambiances.
Le football a donc gagné, mais c’était sans compter sur le diffuseur. Daniel Bilalian avait été ferme dès le départ en annonçant qu’il n’y aurait pas de changement d’horaire, préférant diffuser un spectacle au rabais, les tribunes clairsemées laissant rarement place à l’enthousiasme chez le téléspectateur, ce dernier devant, en plus, se coltiner des commentateurs dont la culture football n’est pas pour relever le niveau. France TV faisant appel à des polyvalents plutôt qu’à de vrais spécialistes.
J’AI DIX ANS
En acceptant d’ouvrir le dialogue et en reconnaissant que la tranche horaire était plus adaptée à la fameuse « ménagère » qu’à l’amateur de football - à moins qu’ils estiment que ceux qui regardent le foot à la télé ne sont que des gros beaufs avinés et sans emplois -, France Télévision et son directeur des sports en seraient sortis grandis. Au lieu de ça, nous avons droit à une réaction puérile qui fait grincer des dents les supporters bordelais ne pouvant se déplacer en semaine, tout comme les Lensois exilés. Le service public, pourtant possesseur de plusieurs canaux, préfère ne pas diffuser le match et faire preuve de mauvaise volonté plutôt que de reconnaître ses torts.
Football et télévision ne sont pourtant pas incompatibles, des solutions ont même été proposées à France TV pour que tout le monde y trouve son compte. La télévision à besoin de stades pleins pour offrir un spectacle alléchant à ses clients, le football a besoin de la télévision pour créer un enthousiasme autour du football, permettant de remplir les stades. Un couple gagnant-gagnant que des bizarreries horaires proposées par les organisateurs et acceptées volontiers par les diffuseurs pourrait remettre en question. L’erreur de la LFP d’avoir négocié une L2 le vendredi à 18h45 (pour des raisons de concurrence avec la L1) a déjà handicapé sérieusement l’attrait de l’antichambre pourtant garnie d’anciennes gloires nationales comme Monaco, Nantes, Auxerre ou Lens. Non seulement les audiences n’ont jamais dépassé les 200.000 téléspectateurs pour cette division, mais elle a en plus fait baisser de 30% les affluences au stade. Une programmation lourde de conséquences…
UN INTERET COMMUN
Il aura fallu une mobilisation du collectif de supporters SOS LIGUE 2 et une prise de conscience des politiques et dirigeants de club pour revenir en arrière. Depuis janvier, les matchs sont à nouveau programmés à 20h, toujours le vendredi, mais BeInSport ne parle plus de la concurrence avec l’affiche de Ligue 1, comme si il n’y en avait pas vraiment. Mais le mal est fait, le public a changé ses habitudes et les affluences ne remontent que timidement. Un horaire inédit et un échec qui devront faire réfléchir les instances sur la diffusion de masse au dépend de la qualité du spectacle proposé. Un match en semaine avant 20h30 ? Aucun de nos voisins européens n’y a pensé, la culture football y étant pourtant beaucoup mieux ancrée. Dans l’intérêt du football et des diffuseurs, une remise à plat du système actuel est donc inévitable pour que ce sport reste toujours numéro 1.
Est-ce inimaginable d’envisager un allègement du calendrier dans l’intérêt du football français ? L’Allemagne a une élite à 18 club, une coupe de la ligue qui a lieu l’été en guise de préparation à la place d’un trophée des champions, une trêve hivernale permettant de gérer les aléas climatiques, des finances saines, sans mécènes faussant le championnat, et un mouvement des supporters mieux considéré qu’ailleurs. Preuve que l’intérêt de tous est celui d’offrir un spectacle de qualité plutôt qu’un gavage médiatique de purges footballistiques. Est-il impossible de programmer tous les matchs, L1 et L2 confondus sur les seuls samedis et dimanches ? Les diffuseurs y gagneront en visibilité, les stades seront remplis, et tout le monde tirerait ainsi dans le même sens, celui de l’intérêt général du football.
LE COMBAT CONTINUE
Mais les décideurs ne donnent pas, pour le moment, l’impression de vouloir aller dans ce sens. Frédéric Thiriez avait une bonne occasion de supprimer la très controversée coupe de la ligue, mais il s’est borné à convaincre Daniel Bilalian de faire un petit chèque de plus pour des matchs en semaine qui n’intéressent le public qu’à partir des demi-finales. La Ligue 2 souffre toujours de sa programmation le vendredi pour des audiences pourtant négligeables, la Coupe de France souffrant du calendrier surchargé est contrainte à une sous-exposition, toujours en semaine, négligeant ainsi le football amateur qui participe au charme de la compétition.
Le Moustache Football Club, satisfait que la Fédération ait pris conscience de l’intérêt des stades plein et d’un football populaire, invite et encourage la mobilisation à s’étendre au-delà des fans du RC Lens, en rejoignant la page facebook "Offrez à Lens-Bordeaux un horaire décent" - nous travaillons à changer le nom du groupe. Il est désormais prouvé, avec le changement d’horaire de Lens-Bordeaux, de Plabennec-Lille, de la Ligue 2 qu’une action populaire pouvait inciter les dirigeants du football à revoir leur décision. Il est temps désormais d’inviter les diffuseurs, institutions, clubs, sponsors mais aussi les associations de supporters et de téléspectateurs, à se réunir afin d’offrir à tous un spectacle, accessible au plus grand nombre, en privilégiant la qualité du spectacle dépendant de stades pleins et animés par ses supporters, y compris les ultras.
SERRONS NOUS LA MAIN, DIFFUSEZ LENS-BORDEAUX
Selon nos informations, des alternatives sont étudiées afin que le match Lens-Bordeaux soit retransmis autrement, et que personne ne soit privé de la fête. Cependant, nous invitons monsieur Bilalian à revenir à la raison et sortir grandi de cette histoire en offrant, en tant que service public, un beau spectacle aux supporters bordelais et à tous les amateurs de football, qui opposera 2 des 5 équipes les plus populaires de l’hexagone. Merci de reconnaître l’incompatibilité du contrat vous liant à la Coupe de France avec un spectacle de qualité et d’accepter ce changement d’horaire ainsi qu'une diffusion sur le canal France 4, habitué à diffuser des évènements sportifs et partenaire de la coupe de la Ligue. Football populaire et télévision seront, avec de la bonne volonté, compatibles, et donneront jour à un duo gagnant-gagnant dans l'intérêt de tous.
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Fan de Bud Spencer, ne rechigne jamais à un bon cassoulet devant un Lens - Angers. Co-fondateur du Mouvement Pour que Barul Reste A Lens (MPBRAL), il obtiendra la prolongation de contrat du lutin cannois.
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Martelentête
13 Mars 2013
Merci de faire un billet sur le sujet, je commençais à désespérer. En effet, supporter du RCLens exilé à Paris, j'ai de suite souscrit aux nombreuses actions déployées pour changer l'horaire honteux de ce quart de finale. Mais quelle ne fût pas ma surprise devant le silence assourdissant des supporters lensois dès le changement acté, la diffusion télévisée ne les concernant apparemment pas (puisqu'en toute logique, ils seront au stade). Un peu de solidarité pour des causes qui ne nous concerne pas directement, ce ne serait pas ça l'essence du football vrai ? Bref, j'espère bien une nouvelle mobilisation pour que le climax de la saison lensoise soit accessible le plus largement possible, qu'on habite à côté de Bollaert ou pas !