La Coupe de France voit entrer en jeu, ce week-end, les 20 clubs de l'élite pour son sprint final. Peu rémunératrice et réputée "coupe-gorge" pour les grosses écuries, elle véhicule les valeurs d'un football populaire, de passionnés du ballon rond et reste, malgré les institutions qui voudraient en faire une compétition de seconde zone, le plus prestigieux des trophées français.
Dès sa création, en 1917, la Coupe de France est ouverte à tous. Très vite, les grosses écuries souhaiteront limiter son accès à une élite élargie, comme en Angleterre, mais la fédération ne cèdera pas, se contentant d'instaurer des tour préliminaires dans un soucis d'organisation. Cela n'empêche pas la Coupe d'offrir une chance à tous les clubs, ou du moins, ceux qui ont un terrain homologué, une licence FFF et qui ont payé le droit d'inscription (seules conditions à remplir pour participer). Toutes les équipes saisissent alors leur chance...
Il n'existe plus une seule édition où de nombreux clubs de l'élite ne se fassent terrasser par ceux qui sont appelés "Petits Poucets" ou encore "Cendrillon". Des algériens du SCU El Biar qui éliminent en 57 le Stade de Reims, finaliste de la coupe des champions précédente à Chambéry qui malgré ses 5 divisions d'écart, sortira l'ASM de la dernière édition, les amateurs jouent avec leurs armes : l'amour du football.
Car oui, pour des amateurs, l'argent n'est pas une carotte, c'est le plaisir de jouer, l'envie de gagner qui permet à Avion de faire vasciller Tours au gré de ses nombreuses attaques, à Calais d'ennivrer les bourgeois de Bordeaux pour atteindre la finale, à Carquefou de faire tomber le club le plus marketisé de France, ou encore à Colmar de dresser les Dogues. La passion, l'envie, l'amour est bien plus forte que la contrainte pour des nantis de devoir jouer des matchs peu rémunérateurs, face à des bouseux dans des stades d'entraînement.
A l'instar de l'équipe de France féminine, qui a emballé l'hexagone par sa fraîcheur, les petits poucets pratiquent ce football simple, sans calcul, parfois brouillon mais tellement agréable. La coupe de France est désormais la seule compétion majeure masculine à véhiculer les valeurs du sport. Un sport ou les amateurs sont de plus en plus en difficultés face aux lobbies des clubs pros et de la LFP. En allant encourager ces petits clubs, les recettes billetteries étant leur seule source de revenus, vous faites vivre le vrai football, celui de papa, loin des pétrodollars et des loges VIP, celui des coupeurs d'oranges et des passionnés.
Ce week-end, Chambly jouera avec un M de plus que la boisson de Guy Roux, Marck voudra marquer, face à Nice, une page de l'histoire du stade de l'épopée, Sablé aura à coeur de faire des rillettes de sangliers. Après avoir survécu à Avion, Tours se fera-t-il Vitré? Lille se fera-t-il crèmer par Chantilly? L'Etoile Rouge du 93 va-t-elle faire tomber à nouveau l'OM? Le RC Strasbourg va-t-il bruler Jeanne d'Arc? Lyon Duchère se frotte au Lyon trop cher, Montpellier connaitra le Prix de Mezières quand au PSG, se fera-t-il éLocminé?
C'est donc au stade qu'on se retrouve, pour voir ces p'tits gars du coin, se frotter à la dite élite, et espérer vivre un grand moment d'émotion. Allez au stade, ça change tout!
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Bonus: Calais-Nantes, finale de la coupe de France 2000
Coupe de france 2000 par amecote
Fan de Bud Spencer, ne rechigne jamais à un bon cassoulet devant un Lens - Angers. Co-fondateur du Mouvement Pour que Barul Reste A Lens (MPBRAL), il obtiendra la prolongation de contrat du lutin cannois.
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Lady Fitness Grenoble
11 Janvier 2012
J'aime beaucoup cette compétition qui permet à des amateurs de vivre leur rêve à fond et de rappeller que l'argent ne fait pas tout...
Voit Locminé mettre en difficulté le PSG, ça n'a pas de prix... ils auraient mérité de passer...
Leo Sauveur
19 Février 2012
Ce que tu viens de raconter, c'est de la fable. Regardons un peu objectivement comment on organise la Coupe.
- les conditions qu'on connaît : matchs uniques, calendrier des pros surchargé avec 20 matchs en 4 mois et demi, des Africains manquants, des terrains pourris sinon gelés, en général trop de hasard pour espérer de grosses recettes en recevant une grosse écurie
Bref, ce qu'on peut ressortir comme bonne excuse en cas de défaite.
Résultat : Soit le coach pro met son équipe bis (parlez de surprises quand vous voyez la feuille de match), soit les joueurs en laissent sous le pied
C'est la coupe qui est truquée pour qu'il y ait un max de 'surprises' apparentes
- d'un autre côté, partage des recettes d'égal à égal, réception d'office pour les petits clubs (sur un terrain bien connu et miteux), c'est tout bénef pour les amateurs. En plus ils ont un mois pour préparer leurs 1/32 et éventuellement inonder la pelouse.
Comment justifier ça auprès du grand public ? Le but c'est quand même vendre du foot à France Télé, et faire du biz dans les petites villes. DONC on va dire que c'est le petit poucet qui se défait de l'ogre, les gens se fichent un peu que l'ogre batte un grand d'Europe quelques semaines après, pire ils croient que c'est valorisant.
Pourtant ça devrait sauter aux yeux, si la Coupe de France produit des exceptions dans la hiérarchie du foot, c'est bien qu'elle confirme la règle. C'est voulu ! Et tout ça est une fable. À double-lecture donc.