La commission de discipline étudiait 3 matchs du SC Bastia ayant connu des incidents, la sanction était attendue : 3 matchs de suspension ferme pour le club corse.

A force de faire parler d'eux en mal dans les médias, les bastiais ne pouvaient plus y échapper. Furiani a beau respirer un certain football vrai, les dérives incessantes et l'absence de bonne volonté ont fini par leur couter cher. Depuis le National et en passant par la ligue 2, trop nombreux sont les incidents recensés en Corse. Ils auront beau s'habiller de leur costume de Caliméro, les supporters et dirigeants bastiais doivent désormais assumer leurs écarts.

 

PLUSIEURS AVERTISSEMENTS

 

Après un derby houleux à Ajaccio, la Ligue avait placé en instruction le dossier suite au "Comportement des supporters de l’AC Ajaccio et du SC Bastia : usage d’engins pyrotechniques, jet d’objets et tentative d’affrontement physique entre supporters des deux clubs". Mais pas le temps de délibérer que l'on se rappelle que les chtis ne sont pas les bienvenue sur l'île de beauté : après Lens la saison passée, ce sont les réceptions de Valenciennes et Lille qui font monter la ligue au créneau. Pour "Comportement de M.Pierre-Marie Geronimi, président du SC Bastia, et jet d’objets et crachats envers l’arbitre" puis "Jets d’objets sur des joueurs du LOSC nécessitant l’interruption de la rencontre. Jet d’un objet sur la tête de l’arbitre assistant ayant entraîné une blessure et nécessitant l’interruption de la rencontre. Propos racistes, insultes et menaces envers l’arbitre assistant pendant la rencontre par des supporters du SC Bastia en tribune. Exclusion de M. Joseph Franceschini, Directeur de l’Organisation et de la Sécurité du SC Bastia.", la LFP avait, encore une fois, placé le dossier en instruction attendant plus d'éléments.

 

C'est début décembre que le premier dossier, concernant le derby, est étudié. Mais les incidents qui ont suivi ont fortement influencé la décision : 1 match à huis clos ferme. Bastia ne bénéficiera pas de l'appui de son public face à l'Olympique de Marseille. Déjà en aout, le SCB avait fait une opération de communication en invitant les journalistes à vivre un match en voyage organisé, digne des régimes autoritaires qui vous préparent le circuit officiel où tout est beau. So Foot avait d'ailleurs pondu un article très partial, emerveillés par la poudre aux yeux que l'envoyé spécial avait reçue.  Cette fois, soucieux de se racheter, dirigeants, staff, joueurs et supporters signent une charte de bonne conduite. "Nous, dirigeants, nous engageons en toutes circonstances à faire preuve d'exemplarité dans notre comportement au bord du terrain et en coulisses, tout en défendant à chaque fois que nécessaire les agressions extérieures que subit le club [...] Nous tous, supporteurs, abonnés ou non, qui poussons la porte du stade à domicile et à l'extérieur, nous engageons en toutes circonstances à nous abstenir définitivement de tout acte ou comportement pouvant nuire au club, ce qui signifie: abandon total de l'utilisation d'engins pyrotechniques et abandon total de tous jets de projectiles, quels que soient les moments du match et les faits de jeu.  Le joueur, le dirigeant, le supporteur qui ne respectera pas cet engagement s'exclut de lui-même de la communauté du Sporting et n'a donc clairement plus sa place à Furiani."

 

SC Bastia : Charte "Uniti Vinceremu" par SportingClubBastia

 

BLA BLA BLA

 

On avait tous envie d'y croire à cette prise de conscience, et l'initiative d'encourager son équipe depuis le parking du stade ou le match était retransmis sur écran géant, était bonne. C'était sans compter sur la tradition rebelle du supporter bastais. A peine signée, la charte était envoyée dans la cheminée. L'accueil du bus marseillais s'est fait avec des pierres, bombes agricoles incessantes pendant tout le match alors que le stade était vide... un climat d'insécurité que n'a pas apprécié la Ligue, qui espérait que cette sanction pousserait l'ensemble des composantes du football corse à réfléchir. Dans son communiqué, la commission de discipline du 14 décembre expose les faits ainsi :

La Commission,
rappelant que la rencontre SC Bastia-Olympique de Marseille se déroulait à huis clos suite aux graves incidents provoqués par les supporters bastiais au cours de la rencontre AC Ajaccio-SC Bastia,
considérant que, malgré cette sanction, plusieurs milliers de supporters bastiais rassemblés à l’initiative du club sur le parking de la tribune Sud ont provoqué de très graves incidents à l’arrivée et à la sortie du stade du bus de l’Olympique de Marseille et ont fait usage tout au long de la rencontre d’un arsenal impressionnant d’engins pyrotechniques instaurant manifestement un climat d’insécurité autour du stade,
considérant que l’un des engins pyrotechniques a été lancé sur le délégué adjoint occasionnant une  brûlure à une jambe lors de l’arrivée du bus de l’Olympique de Marseille,
considérant que des déflagrations ont retenti à intervalles réguliers durant toute la rencontre,
considérant que ces incidents s’inscrivent dans un contexte de récidive récurrent,
considérant que le club a été sanctionné cette saison à de nombreuses reprises et que le comportement des supporters du SC Bastia fait actuellement l’objet de deux procédures d’instruction concernant les faits survenus au cours de la rencontre SC Bastia-Valenciennes FC pour jets de projectiles et crachats sur un arbitre assistant, et pour la rencontre SC Bastia-LOSC pour jets d’objets sur des joueurs adverses ainsi que sur l’arbitre assistant occasionnant la blessure de l’arbitre assistant et deux interruptions de la rencontre ainsi que pour des propos racistes, insultes et menaces envers l’arbitre assistant,
considérant que l’article 9 de l’annexe 2 des Règlements Généraux de la FFF indique que si les circonstances le justifient, les commissions peuvent également prononcer, immédiatement et jusqu’à décision, toutes mesures conservatoires,
considérant qu’il apparaît patent, au regard de la gravité des faits commis par des supporters bastiais lors de cette rencontre mais également lors des rencontres précédentes, qu’il règne une grande insécurité pouvant à tout moment entraîner la mise en danger des spectateurs et des acteurs du jeu,
considérant les manquements répétés quant à l’organisation des matchs signalés par un courrier du 12 novembre 2012 par la préfecture de Haute-Corse concernant notamment l’absence de transmission de renseignement pour préparer les réunions de sécurité, la non désignation d’un directeur de sécurité permanent, la non prise en compte des dépenses liées à la sécurité,
décide de mettre le dossier en instruction et prononce la suspension du stade du SC Bastia à titre conservatoire à compter du vendredi 14 décembre 2012.

 

PASSAGE EN CAISSE

 

Trop c'est trop pour la commission, pour les bastiais aussi. S'estimant victimes d'un complot anti-corse et d'une commission partiale, un de leur dirigeant ira même jusqu'à faire une grève de la faim. C'est vrai quoi? Pourquoi on serait sanctionné? C'est quoi cette ligue où on ne peut plus agresser physiquement officiels et  visiteurs? Le football corse est un éternel incompris...

 

 
Les fans bastiais sur le parking du stade assistent à la rencontre qui se déroule à huis-clos à quelques mètres
 

La commission de discipline s'est donc réunie ce 10 décembre pour les dossiers encore en instructions. 30.000€ d'amendes pour les incidents contre Valenciennes, suspension de terrain de deux matchs ferme et un retrait de deux points avec sursis au classement de Ligue 1 pour ceux contre Lille en coupe de la ligue et suspension de terrain d’un match ferme pour les incidents face à Marseille pour "jet d’objets et d’engins pyrotechniques sur la délégation de l’OM et les délégués assistants avant la rencontre ayant occasionné une brûlure à un délégué assistant, comportement des supporters envers les joueurs et les dirigeants de l’OM à la sortie du stade."

 

On s'attend à une vague d'indignation sur l'île de beauté. L'injustice, seuls ceux qui n'ont rien fait la subissent, mais vu les répétitions de ces actes à Furiani, la crédibilité des signataires de la charte s'effondre. Il est temps que le football corse arrête de se plaindre. S'ils sont victimes, ils sont aussi coupables. Si cela peut paraître injuste, la suspension de Furiani est bel et bien la dernière arme dont dispose la commission de discipline face à l'inaction des dirigeants bastiais et l'absence de remise en question de ses supporters.

 

Bastia est un club qui doit figurer parmi l'élite, pour son historique mais aussi pour la ferveur populaire qui l'entoure. Celle ci ne doit pas permettre de tout cautionner, et on imagine bien que la LFP ne se gênera pas pour taper encore plus fort au prochain écart... Arrêtez de faire les cons les gars, votre place est en L1!

 

Article publié le 11 Janvier 2013 par Cedric

5 commentaires

Mots-clés: Bastia, LFP, repression, Furiani

 

Ces articles vous intéresseront