15 octobre 2011, un match qui s’annonçait quelconque devint le fait plus marquant de la saison de Ligue 2. Suspensions, peines de prison, Furiani est provisoirement apaisé quand les autres clubs corses continuent de faire parler d'eux en dehors du sportif. Le sport sera-t-il à l'honneur dans cette revanche?
SOUVENT CONQUISE, JAMAIS SOUMISE
Remettons nous un peu dans le contexte de l’époque : Bastia suit la dynamique de sa montée en L2 et occupe le podium en restant invaincu à domicile ; Lens, à 5 points des corses, tente de se reconstruire tant bien que mal après le traumatisme de la descente, et occupe la 14ème place avant cette 11ème journée. Furiani est réputé imprenable, et le coté inhospitalier de l’ambiance régnant dans l’enceinte est souvent mise en avant. Auparavant dans la saison, Le Mans, Monaco et Istres ont montré du doigt le contexte d’insécurité qui pèse sur les équipes visiteuses et les délégués rédigeront un rapport à chacun de ces matchs.
La venue de Lens n’échappe pas à la règle en ce samedi après-midi. Le stade est pourtant sous la menace d’une suspension suite aux multiples incidents de ce début de saison. A la pause, le score est de 2 à 0 pour les Sang et Or, le retour des vestiaires sera un enfer : climat oppressant sur les joueurs et les supporters présents, qui n’osent plus chanter malgré l’avantage au tableau d’affichage. L’arbitre ne maîtrise plus rien. Le SCB revient à 2-2. La suite, on la connait, les Bastiais chargent Sow après une faute bénigne, il ne répond pas, les bleus insistent, bagarre générale, les stadiers et même quelques supporters corses prennent part à la fête en venant sur la pelouse, Cichero pète un plomb…
CFoot: Bastia-Lens 17/10/11 par Cfoot
LE COMPLOT ANTI-CORSE
La LFP réagit aussitôt. Peut-être un peu trop vite, certes, mais l’émotion est forte. Thiriez déclare : « Ces incidents répétés nuisent gravement à l'image du football français et à celle du club bastiais ». S’il n’a pas tous les éléments pour faire la lumière sur cet évènement, l’aspect redondant de ces incidents à Furiani ne peut que mettre en cause le SC Bastia. Très vite, la presse locale crie au complot anti-Corse, et l’île, des élus aux nationalistes, se mobilise pour rejeter la faute sur l’agresseur pinsute, ne parlant que du coup reçu par Alain Seghi (dirigeant du SCB) et de son hospitalisation et en minimisant les causes de ces dérapages à répétition.
Très vite, le lobby corse porte ses fruits. Thiriez modère ses propos après avoir reçu des menaces, la presse dévoilera qu’il fut mis sous protection rapprochée, même si l’intéressé a démenti (le Moustache Football Club aura également reçu des menaces plus ou moins sérieuses mais très virulentes, ce qui nous amena à censurer massivement et fermer les articles concernés à tout commentaires). Les sanctions tombent : le stade Armand Cesari est suspendu pour 1 match et il est demandé au club local de revoir le dispositif d’accueil et de sécurité dans l’enceinte bastiaise. La sanction sera jugée clémente par beaucoup. Samba Sow, auteur d’une faute bénigne et qui refusera le combat se prend 2 matchs de suspension, décision la plus surprenante de la commission de discipline. Gabriel Cichero, lui, pour avoir fracturé le nez d’un dirigeant bastiais ne jouera plus de la saison (suspension et prison avec sursis). Bollaert saluera le défenseur vénézuélien, considéré, dans l’Artois, comme celui qui paie pour qu’enfin on prenne des mesures concernant les matchs en Corse.
Si suite à ces mesures, Furiani apparait moins dans les rubriques « faits-divers », l’Île de Beauté n’en reste pas moins une destination crainte par les clubs de métropole, et les incidents se multiplient. Se rendant au stade François Coty d'Ajaccio, le bus du Stade Malherbe de Caen est caillassé à coup de pavés, plusieurs vitres seront brisées. En U19, les Grenoblois rentrent aux vestiaires 20 minutes avant la fin du match face à l’AS Furiani-Agliani, car ils craignent pour leur sécurité « Mathieu était encore au sol qu'une dame d'une cinquantaine d'année derrière m'a dit "on va vous égorger tous..." ». En CFA, Auxerre ramènera les 3 points de Calvi, mais sortira sous une pluie de provocations racistes depuis les tribunes et du banc de touche. Le gardien de l’OGC Nice David Ospina devra interrompre son échauffement à Ajaccio après avoir reçu un pétard causant des douleurs à l’oreille. Pour son déplacement à Monaco, Bastia emmène 2000 de ses supporters avec lui : 16 interpellations, notamment pour tentative de pénétration dans l’enceinte avec des bombes agricoles (des supporters niçois historiquement ennemis avec ceux du SCB seraient également impliqués). Lors d’Ajaccio-Montpellier, un stadier aurait exhibé une arme à feu en guise de provocation. Toujours à Ajaccio, c’est un joueur brestois qui recevra en pleine tête un gobelet de coca. On pourra au moins admettre que le Corse sait bien viser. Pour leur fameuse hospitalité, elle doit être l’équivalent du fair-play anglais, cela ne fonctionne que si l’on perd.
UNE REVANCHE PLUS DIGNE?
Mais ce soir, c’est à Bollaert qu’on parlera de Corse. Le match retour y est très attendu, un tifo est même prévu pour recevoir le leader incontesté de la L2. Bastia, comme avant lui, Arles, Boulogne et bien d’autres, ne devrait faire qu’un passage court depuis le National avant de rejoindre l’élite. Lens a beau rester sur 8 matchs sans défaite, 6 d’entre eux sont des nuls qui ne font guère avancer au classement. Un retour en L1 semble utopique pour les hommes de Gervais Martel, même si une victoire les rapprocherait à 3 points du podium et verrais les Sang et Or s’installer enfin dans la première partie de tableau. Mais le match aller a laissé des traces, la plaie n’est d’ailleurs pas tout à fait cicatrisée, Jean-Louis Garcia n’hésitant pas à déclarer qu’il y aura un état d’esprit de revanche.
Les supporters bastiais, eux, viendront en nombre. 300 corses, au moins, sont annoncés du coté de Bollaert, il faut dire que suite au match aller, eux aussi ont une volonté de revanche, comme s’ils étaient victimes eux même d’évènements auxquels ils ont pourtant grandement contribué. Les joueurs, eux, ont décidé de n’arriver qu’en matinée, afin d’éviter une nuit que les locaux auraient rendu agitée. Il faut dire que le SC Bastia n’est pas non plus bien accueilli à Bollaert, du moins, sur le plan sportif, leur seule et unique victoire à Lens datant de 1978, et ils repartirent souvent avec les valises bien pleines (67 buts encaissés en 24 rencontres).
Le retour de Maoulida et de Rothen (très apprécié suite à un chambrage plus que limite lorsqu’il était au PSG) à Bollaert promettait déjà de jolies broncas, les évènements et les conséquences du match aller promettent une atmosphère très électrique, et on espère malgré tout que le combat, aussi viril soit-il, gardera un minimum de dignité.
Bastia-Lens, vu du parcage visiteur, à lire ou à relire : Furiani ou l'hospitalité corse
Fan de Bud Spencer, ne rechigne jamais à un bon cassoulet devant un Lens - Angers. Co-fondateur du Mouvement Pour que Barul Reste A Lens (MPBRAL), il obtiendra la prolongation de contrat du lutin cannois.
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Patrick Abitbol
12 Mars 2012
Si je peux me permettre, il faut aussi parler des poussins de Béthune qui se sont faits manger par des barbares corses au tournoi international d' Urtaca. Merci
Akiko
05 Avril 2012
Bravo aux restos du c?ur pour une anvtiitiie qui fait chaud au C?UR et qu\'on aimerait voir se multiplier ! Peut eatre que Pffister s\'en inspirera quand les gabegies du CCI sont e0 l\'origine d\'un gaspillage e9norme de nourriture plus que bonne e0 jeter avec l\'ordre formel de la direction, de ne surtout pas la re9cupe9rer pour des ?uvres charitables.Si tout le monde ne posse8de pas forcement de cerveau, on peut constater qu\'il en va de meame du c?ur et e7a marche souvent de paire