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Swansea City, l'âme du football gallois
Swansea City, l'âme du football gallois

Promu en Premiere League à l'issue de la saison 2010-2011, le Football Club de Swansea sera la seule équipe a représenter le Pays de Galle au sein de l'élite britannique, le premier depuis la création d'un championnat du Pays de Galles en 1992, compétition à laquelle Swansea a refusé de participer. Portrait d'un club au sein d'une nation où le football n'a jamais été le sport favori.



POURQUOI LE FOOTBALL N'A PAS PRIS AU PAYS DE GALLES ?

Voisin de l'Angleterre où est né ce sport, cousin des autres nations celtes que sont l'Ecosse ou l'Irlande qui réussissent à stabiliser leurs sélections nationales à un niveau relativement correct, le Pays de Galles reste depuis de nombreuses années dans l'ombre des autres représentants du Royaume-Uni.

Une absence au plus haut niveau qui trouve ses origines dans l'histoire de l'implantation du football. Alors que la « greffe » prend rapidement du côté de l'Ecosse, le football subit la dure concurrence du rugby au Pays de Galles. Le football devient vite le «people's game » dans le reste de la Perfide Albion, approprié par les classes moyennes et populaires,  au Pays de Galle, le rugby devient le jeu emblématique des mineurs des vallées du Sud-ouest du pays (comme en France tiens...). Une passion pour l'ovalie débordante qui prend même une dimension politique lorsque David Lloyd George, petit père du peuple gallois, s'exclame que ce jeu est plus excitant que la politique.

Le football gallois va d'abord se développer à proximité de la frontière anglaise, comme à Wrexham, puis dans les principales villes du pays, situées au sud, Cardiff et Swansea. Mais le développement de ce sport va se voir barrer par la fédération galloise de rugby, qui voit d'un mauvais œil l'essor de ce concurrent et décide alors de limiter l'accès de ses pelouses aux footballeurs. Un phénomène qui s'amplifie par le réveil religieux du début du XXe siècle chez les pasteurs non-conformistes, qui voient dans le football professionnel les maux modernes : l'alcoolisme, les paris, tout le contraire du rugby qu'ils louaient pour ses vertus et son amateurisme (toute ressemblance avec un discours préfabriqué utilisé actuellement pour opposer rugby et football est purement fortuite).

C'est en 1910 que le football gallois connaît un réel essor, avec l'intégration des clubs de Cardiff City et de Swansea Town (en 1912) au championnat anglais, démarche qui permettra de promouvoir le sport en terre gaélique en accueillant les meilleurs équipes britanniques et les stars de l'époque. Une « anglicisation » des deux principaux clubs définitive puisque en 1992, lors de la création du championnat du Pays de Galles de football, Swansea FC et le club de la capitale refuse d'intégrer la compétition nationale.

 


Bienvenue à Rouen, euh Swansea.

 


28 ANS DE PURGATOIRE

Ne vous y trompez pas, par ce titre, il ne faut pas croire que Swansea est un habitué de l'élite britannique. Au contraire, le club ne compte qu'une apparition furtive, lors de la saison 1981-1982. Un petit tour puis s'en va, Swansea replonge aussi vite qu'il est venu dans l'anonymat. Quatre ans plus tard, le club se trouve en quatrième division et végétera entre le troisième et quatrième échelon du professionnalisme anglais jusqu'en 2007.



SWANSEA SENOR

Son éclosion récente, Swansea l'a doit en partie à un homme : Roberto Gutierrez, ancien joueur du club devenu entraîneur en 2007 et qui fera remonter le club de la quatrième à la seconde division en deux saisons. Parti entraîné Wigan, il laisse les clefs du jeu au Portugais Paulo Sousa, autre hispanique, deux hommes qui ouvriront d'une certaine manière le club aux joueurs du continent. Encore aujourd'hui, l'on compte 3 joueurs espagnols en la personne de Andrea Orlandi (ex Barcelone), Gorka Pintado (33 ans, illustre buteur de la 2nde division espagnole) et Angel Rangel. L'entraîneur portugais confie alors le club à l'actuel entraîneur britannique Brendan Rodgers qui mène le club à la 3e place, derrière Norwich City et Queens Park Rangers et qui leurs ouvrent le droit de participer aux play-offs afin d'être promu en Premier League.

Cette « finale » s'est donc tenue à Wembley le 30 mai 2011, transformant l’événement en fête d'envergure nationale pour tous le peuple gallois. Un match qui se conclut par le score de 4-2 en faveur des « Jacks » (nom issu de Swansea Jack, chien de sauveteur, devenu un icône locale).

 


 

Aujourd'hui, il est difficile d'imaginer quelle est la marge de progression dont dispose le club du sud du Pays de Galles. Avec un budget largement inférieur à celui des autres équipes de la Premier League et un stade flambant neuf mais qui ne compte que 20 000 places, les Cygnes n'ont pas les moyens financiers de leurs concurrents. Il faudra donc compter sur les solutions qui ont fait le bonheur du club ces dernières années : leur jeunesse.

Ashley Richards en est la plus belle illustration, à 20 ans, il compte déjà 21 apparitions avec les Jacks au poste de milieu défensif, même constat pour Joe Allen, 21 ans et également milieu de terrain. Devant, le club compte surtout sur des « expatriés » anglais : Darren Pratley (26 ans ex-Fuhlam), Scott Sinclair (22 ans, ex-Chelsea), ce dernier étant devenu le héros local depuis la finale contre Reading où il inscrit 3 buts.



 

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Mots-clés: natalie portman, premier league, pays de galles, swansea city

 

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