La Ligue 1 est le membre du « Gros cinq européen »le moins prolifique en but. Cependant, ce que l’on nous vend à chaque journée comme une triste spécificité française semble injuste tant des différences existent entre les stades de l’hexagone. Analyse.
Coefficient de spectacularité, néologisme made in Philippe Doucet
Dans le monde des statistiques, des instituts de sondage ou de l’étude en général, pour donner une connotation élitiste à une analyse chiffrée, il suffit de lui assigner un barbarisme de plus de 4 syllabes que personne avant n’avait osé utiliser. Philippe Doucet est à l’analyse statistique du football ce que Tron est au cinéma : Une coquille vide ou presque, enrobée de technologie de pointe pour nous montrer ce que tout le monde a vu à l’écran, sans ralenti, sans 3D et sans s’y attarder 5 minutes.
Fier de son succès sur sa palette graphique, Philippe Doucet décide d’exporter ses effets pyrotechniques en créant une ligne de vêtements pour jeunes.
Ainsi donc, c’est à lui que l’on doit l’invention du coefficient de spectacularité il y a quelques années. Etant volontairement passéiste et conservateur, le Moustache Football Club rebaptise cet indice plus simplement en ce qu’il est : « Guide des stades de Ligue 1 où l’on voit le plus de buts ».
Le premier constat a effectué, c’est que le championnat de Ligue 1 n’est pas homogène en terme de buts. Entre Geoffroy-Guichard où la moyenne de buts inscrits par match est de 3.18 et Louis II où l’on ne compte que 1.67 buts / match, le rapport est du simple au double. Une analyse rapide permet de classer les stades en 3 groupes :
- Les stades « Open bar » : Saint-Etienne, Sochaux, Lille, PSG, Lorient, Marseille, Lyon et Rennes : Jusqu’à 21h le samedi et en nocturne jusqu’à 23h le dimanche soir, ces stades qui accueillent des équipes qui trustent le haut du tableau pour la plupart ne sont pas avares en but. Attention cependant à la gueule de bois le lendemain, car avec plus de 20 buts inscrits pour la plupart en 12 matchs à domicile et un nombre inférieur de buts encaissés, les visiteurs attirés par la promotion d’un spectacle assuré risquent de déchanter le lendemain matin…
- Les stades « Joie d’accueillir, Plaisir de recevoir » : Lens, Caen, Nancy, Auxerre et Arles-Avignon : Enceintes labellisées et reconnues dans tout l’hexagone, elles assurent à leurs invités le plaisir ineffable que procure les buts inscrits à l’extérieur. Ces clubs, tous dans le bas de classement assurent certes du spectacle mon cher Doudou mais à l’encontre des hôtes. Dans une ambiance hostile à cause des mauvais résultats, l’atmosphère y est lourde, mêlée de crainte et de colère, ce qui n’est pas sans rappeler les arènes antiques où les hommes étaient mis à mort. Et lorsqu’on voit un Maoulida se déplacer ou un Grégorini tenter un arrêt, cela nous laisse à penser que 2000 ans plus tard, certains jouent encore avec une armure…
- Les stades « terminaux du Football » : Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Nice, Brest et Monaco : Madame, nous sommes désolés de vous annoncer que ce sport qui consiste à faire rentrer un ballon dans les filets de l’adversaire n’a pas pris dans ces enceintes cette saison…Après plus de 12 journées et une intervention sur le ventre mou, ces équipes peinent difficilement à inscrire plus d’un but par match à domicile cette saison. Oh, il reste un maigre espoir car inversement, elles en encaissent un peu moins. Oui je sais, c’est une catastrophe, à cause de ce virus, des milliers de supporters dans les tribunes environnantes sont morts d’ennui. Beaucoup de mes confrères pensent que l’épidémie est partie de Louis II, seulement 20 buts inscrits en 12 matchs, un taux de remplissage des tribunes de 34% pour 6000 spectateurs de moyenne, il y’a fort à parier que le virus souche s’est développé dans le cadavre d’une enceinte qui ne respirait plus le football depuis bien longtemps…
Urbaniste maudit, passionné des phénomènes sociaux qui gravitent autour du foot, il est le dernier fan en vie du 4-2-4.
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