Analyse du blason du Paris F.C
Fondé en 1969 pour résorber le vide footballistique de la Capitale, le Paris Football Club a connu jusqu'ici une histoire tumultueuse, entre fusions, scissions et coups politiques tordus. Bien au chaud dans le ventre mou de National, le club a décidé de s'offrir un nouveau blason qui participe à une quête qui semble éternelle du côté du stade Charléty : la recherche de son identité. Portrait.
Fondé en 1969 pour résorber le vide footballistique de la Capitale, le Paris Football Club a connu jusqu'ici une histoire tumultueuse, entre fusions, scissions et coups politiques tordus. Bien au chaud dans le ventre mou de National, le club a décidé de s'offrir un nouveau blason qui participe à une quête qui semble éternelle du côté du stade Charléty : la recherche de son identité. Portrait.
L'EXCEPTION CULTURELLE FRANCAISE
Chez les froggies, on ne fait jamais rien comme ailleurs. Métropole au rayonnement mondial, Paris est l'une des seules capitales à ne pas disposer de plusieurs clubs compétitifs au sein de l'élite, cela depuis la disparition du Matra Racing en 1990.
Cependant, les déboires du football à Paris ne sont pas si récents. Le Paris Football Club tire son origine de cette lacune, en 1969. la Fédération Française de Football part du constat qu'un football professionnel français sans club au sein de sa capitale, c'est être la risée de ses voisins européens. Paul Diestchy ose une explication de ce « désert du football français » dans «L'histoire du football» :
«Les transformations spatiales du Paris intra-muros pendant les Trente Glorieuses avaient, il est vrai, porté un coup au caractère populaire et ouvrier d'une partie de la capitale, que redoublèrent les effets de la décentralisation industrielle. Les Parisiens devenaient une population de cols blancs, moins encline à aller soutenir une équipe de football qu'à assister à une rencontre de rugby. Elle se comportait, en outre, comme un groupe d econsommateurs exigeant quant à la qualité du spectacle plus que comme une communauté de supporteurs fidèles à son équipe, la reconstruction du Parc des Princes où évoluèrent le Paris FC et le PSG dès les années 70 constitue à ce titre un symbole exemplaire : le stade se situe en bordure ouest de Paris, à la limite du XVIe arrondissement et de la partie bourgeoise de Boulogne-Billancourt, loin des périphéries ouvrières du nord et de l'est parisien»
Soucieux d'éviter de démarrer à l'échelon amateur, le PFC va s'allier au Stade Saint-Germain, fraîchement promu en D2 en 1970, pour créer le Paris Saint-Germain F.C.. La montée est immédiate, dès l'année suivante. Cependant, la ville de Paris, principal investisseur du PFC voit d'un mauvais œil que le club ne soit pas intra-muros. Le PFC reprend alors son indépendance (et son nom propre) dès la fin de la saison 1971-1972. le PSG (qui garde son nom tel qu'on le connaît aujourd'hui) démarre en D3. L'année suivante est un désastre et le PFC croise la route du PSG en pleine ascension en D2. Le club du Président Hechter monte aussitôt et récupère le Parc des Princes. La traversée du desert commence pour le Paris FC...
LES ANNÉES 80 ET LES COUPS DE POIGNARD DE LA MAIRIE DE PARIS
En 1983, Lagardère veut bâtir une grande équipe parisienne. Le Paris FC fusionne donc avec le Racing Club de France, devenant le Racing Club de Paris. L'équipe amateur du PFC redémarre son existence en D4 et à une époque où la force d'une équipe de football est liée au volontarisme politique local, le PFC va se voir poignarder à deux occasions par la mairie de Paris.
En 1991 d'abord. Selon Antoine Grinbaum et Romain Schneider dans « Football et Politique », le PSG est criblé de dettes, dû à la mauvaise gestion de Borelli. Le PSG n'arrive pas à rembourser son emprunt et se tourne vers la mairie alors sous la houlette de Jacques Chirac. Bernard Brochand (actuel maire de Cannes) est donc chargé de trouver un actionnaire majoritaire et de monter un grand projet PSG. Jean Tibéri se charge également de trouver des investisseurs. Silvio Berlusconi se dit intéressé. Chirac refuse de laisser le club à des investisseurs étrangers (sic). Lagardère après son échec au Matra refuse, TF1 également. Canal + rachète 50 % des parts du club et apure la dette, en échange, la ville de Paris donne trois années de subvention d'avance, soit 90 millions de francs. Plus de places (et de sous) pour former un second grand club parisien, le PFC vient simplement d'accéder au National...
Le second croque-en-jambe de la mairie est bien involontaire. Au milieu des années 90, Jean Tibéri est devenu maire. Le PSG va mieux et l'ambition de développer un second club d'envergure à Paris renaît. En 1993, la mairie verse une subvention de 11 millions d'euros au PFC et place Didier Bariani à la présidence du club. Malheureusement, la sauce ne prend pas et tourne vite à l'aigre...En fin de saison 1998-1999, il se débarrasse de 18 joueurs, le PFC est alors éjecté en CFA. Les subventions municipales ne sont pas renouvelées aux termes de la saison 2001-2002. Noël Le Graet reprendra le club afin de le remettre à flots.
LE BLASON ACTUEL
Gui Cotret, président du club depuis 2007 espère une évolution raisonnable de son club. Comme souvent, le changement de direction est l'occasion de marquer l'identité du club par le changement de son blason.
C'est donc un jeune graphiste indépendant qui a eu la charge de sa réalisation [CLIQUEZ ICI] . Plus sombre que l'ancien, on retrouve les couleurs du club. Plus sobre (l'ancien représentait la Tour Eiffel qui émerge d'un ballon aux couleurs du club...), il permet également une meilleure lecture du nom du club. Deux saillies entour la Tour Eiffel, assez proches de celles que l'on retrouve sur le nouveau blason du Mans (voir notre article [CLIQUEZ ICI]. On remarquera également la présence moindre de la Nef, élément central du précédent logo, qui occupe une place sous la tour, comme c'est le cas du berceau royal de Louis XIV sur celui du PSG. Une manière de représenter le poids moindre de la municipalité sur l'avenir du club ?
Quoiqu'il en soit, le Paris Football Club s'inscrit comme le second club de la capitale, voir même de la Région Parisienne puisque parmi les 26 joueurs pros, 7 joueurs de l'équipe première sont formés au club et 11 joueurs ont eu comme dernier club une commune située en Région Parisienne ou en Haute-Normandie. Un ancrage territorial qui s'inscrit dans la volonté du club de profiter du filon local, les équipes de jeunes du Paris FC étant parmi les meilleures de France.
Paradoxal lorsqu'à quelques kilomètres, le Paris Saint-Germain s'ouvre de plus en plus au monde, que ce soit au sein de son équipe ou de sa médiatisation...