Sortons la violence du stade
C’est donc aujourd’hui que sort la nouvelle campagne de sensibilisation « sortons la violence du stade » prônée par la LFP, l’UCPF et le ministère de l’intérieur. L’objectif de ce partenariat est donc d’éliminer toutes formes de violence (physique, racisme, homophobie) au sein des enceintes sportives et principalement celles accueillant du football. Une démarche qui s’inscrit dans un cadre plus apaisé que l’année dernière mais qui continue de stigmatiser les supporters.
C’est donc aujourd’hui que sort la nouvelle campagne de sensibilisation « sortons la violence du stade » prônée par la LFP, l’UCPF et le ministère de l’intérieur. L’objectif de ce partenariat est donc d’éliminer toutes formes de violence (physique, racisme, homophobie) au sein des enceintes sportives et principalement celles accueillant du football. Une démarche qui s’inscrit dans un cadre plus apaisé que l’année dernière mais qui continue de stigmatiser les supporters.
Près d’un an après le décès de Yann Lorence, supporter du PSG de la tribune Boulogne en marge du match face à l’Olympique de Marseille, la lutte contre le hooliganisme en France a particulièrement changé. Plus répressives et plus présentes, les forces de l’ordre disposent maintenant d’un arsenal législatif (grace à la LOPPSI 2) qui permet de lutter activement contre la violence au sein des enceintes sportives : interdictions administrative et judiciaire de stade en augmentation, invitation à la délation lors de pratiques ou propos racistes en partenariat avec la LICRA par la mise en place d’un numéro de téléphone (01 45 08 08 08) et collaboration entre les clubs et la police pour identifier les fautifs et porter plainte systématiquement contre eux.
Le communiqué de presse de cette opération insiste aussi en indiquant que la LFP innove en Europe en retirant des points au classement lors d’incidents à caractère racial, démarche qui à ma connaissance n’a jamais été mise en place.
Le communiqué de presse a le mérite de délivrer des statistiques des violences commises dans les stades, que nous retranscrivons ci-dessous.
On apprend ainsi que les engins pyrotechniques ont baissé de 200 % en 1 an, que 426 interdictions de stades (administratives et judiciaires) ont été prononcées et que les interpellations à l’intérieur et à l’extérieur des stades ont-elles aussi été augmentées.
UN ECRAN DE FUMEE POUR LUTTER CONTRE LES FUMIS
Rien de bien nouveau dans cette opération de communication qui a pour but de sensibiliser les spectateurs non-violents à se rendre au stade. Achetez braves gens, la police veille. Plus étonnant est cette volonté des acteurs de la sécurité du football à lutter contre l’utilisation de fumigènes dans sa campagne : On y apprend que vous risquez plus lors d’un craquage ou la détention de fumigène (3 ans d’emprisonnements, 15 000€ d’amende, un an d’IAS) que lorsque vous jetez un boulon en direction d’un autre spectateur ou d’un arbitre (1 an d’emprisonnement, 15 000 € d’amende et interdiction de stade). Une mesure qui vise encore à stigmatiser la culture supportériste, si il apparaît bien évidemment dangereux de disposer d’un pétard ou d’un bombe agricole (on se souvient de ce pompier qui a eu deux doigts arrachés lors d’un Nice-OM), il est difficilement compréhensible que les fumigènes soient plus visés dans cette campagne de communication. Hormis nuire à la qualité des retransmissions télévisées, on note peu d’accidents au sein des tribunes.
Plus que jamais, la position prise par la France pour lutter contre la violence au sein des stades semble prendre le même chemin qu’en Italie, pays ayant opté pour le tout répressif au détriment de l’Allemagne et de son subtil mélange de prévention et de répression.
Cherchez bien au sein de ce communiqué de presse, vous ne trouverez aucune information concernant des démarches collaboratives entre supporters, clubs et pouvoir public…Qui avaient été pourtant mises en avant au sein du Livre Vert du Supportérisme.
En bonus track : une petite vidéo des supporters de l'ARIS Salonique qui hérisserait la moustache de notre cher monsieur Thiriez :