Projets de stade

Colony Capital revend le PSG, pas le Parc des Princes
Colony Capital revend le PSG, pas le Parc des Princes

ça y est ! Un ouf de soulagement s'échappe des lèvres de ceux qui se revendiquent les "véritables propriétaires de coeur" du Paris Saint-Germain, Colony Capital a décidé de revendre le club à un fond d'investissement qatari. Cependant, tout n'est pas aussi simple et les supporters révoltés contre le traitement de cette année n'en ont pas totalement fini avec le fond d'investissement américain : Si il lâche le club, il ne rend pas le Parc des Princes. Retour sur les véritables intentions de Bazin et de ses amis milliardaires.



THE QATAR INVESTMENT AUTHORITY : LORSQU'UN FOND EN CACHE UN AUTRE

The Qatar Investment Authority (QIA), fondé en 2005 par la famille de l'Emir a pour objectif de permettre le placement des bénéfices liés à l'exportation des ressources naturels du pays, avec 60 milliards de dollars d'actifs en 2011. A sa tête, l'on retrouve le premier ministre qatari en personne :
Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani. Hormis une participation au capital de Volkswagen, Miramax, Disney et le groupe Harrods, le fond d'investissement s'intéresse particulièrement au football car il avait déjà tenté de rentrer dans le capital d'Everton et de Manchester United, avant que ces rumeurs soient démenties.



70% DU CAPITAL DU PSG VENDU

Jusqu'à ce matin, le capital du PSG appartenait à 96% à Colony Capital qui a donc décidé de céder 70% de ses parts à QIA. Colony Capital continuera à posséder 30 % du club. Le Parisien annonce un prix de vente avoisinant les 40 millions d'euros, soit autant que le prix auquel Canal Plus avait cédé le club en 2006. Peut-on alors parler d'échec pour Colony Capital puisqu'aucune plus-value ne semble avoir été réalisée ? Pas si sur...



COLONY CAPITAL CEDE LE PSG, PAS LE PARC DES PRINCES

Le fond d'investissement américain ne s'en est jamais caché : le rachat du club en 2006 était surtout alléchant car elle incluait le club et le bail emphytéotique permettant un statut similaire à celui d'un propriétaire du stade (pour résumer grossièrement, un bail emphytéotique, c'est un contrat de location sur une très longue durée, pouvant aller jusque 99 ans). Le fond de commerce de Colony Capital, c'est l'investissement immobilier.

 


Sur le site présentant les activités de Colony Capital, on peut clairement lire concernant le PSG : "Acquisition de l'équipe de football de Paris avec un potentiel immobilier significatif"

 

En lutte avec Lagardère pour l'obtention de ce bail auprès de la mairie de Paris, Colony Capital, allié à Vinci, reste le seul concurrent en course pour le projet de rénovation du Parc des Princes. Si rien n'est encore acté (le Conseil de la Ville de Paris prendra une décision en septembre), il y a fort à parier que l'opération juteuse ne pourra échapper au fond d'investissement américain. Une opération de réhabilitation qui coûtera 80 millions d'euros. Colony Capital est prêt à mettre 50 millions d'euros et la loi Depierre permettra certainement de mettre la somme manquante par l'intermédiaire des deniers publics .

Car si Colony Capital a cédé ses parts du capital à QIA, il n'a en aucun cas laissé la délégation de service public qu'on lui a accordée et qui se verra transformer en bail de 60 ans lorsque le Conseil de la ville de Paris le décidera à la rentrée. Au final, le fond d'investissement américain fait une très bonne opération en se débarassant d'une vitrine parfois gênante (déboires sportifs et violence du PSG et de ses supporters) et très chère (on estime à 100 millions d'euros les investissements de Colony Capital depuis son arrivée en 2006).



THE QATAR INVESTMENT AUTHORITY FAIT-IL VRAIMENT UNE BONNE OPERATION ?

Quel intérêt pour QIA d'investir dans un club parfois sulfureux et dont le bilan financier est négatif [voir notre article] ? Hormis la volonté d'anticiper la Coupe du Monde 2022 accueillie par l'Emirat et de se positionner dès maintenant comme un acteur du monde du football, il est difficile de comprendre le choix de QIA. Il y'a peut être aussi une volonté de Colony Capital d'entreprendre une action amicale et diplomatique en cédant le club, permettant ainsi de tisser un partenariat avec un Emirat qui a vu son PIB explosé en 20 ans (8 milliards en 1995, 52 milliards en 2010). Une réflexion qui nous dépasse tant les liens que tissent ces fonds d'investissement peuvent apparaître obscurs à ceux qui ne se sont jamais intéressés au réflexion sur les jeux de pouvoir économique en coulisse.




Le Football français rentrerait-il donc dans une nouvelle ère ? En tenant son premier club hexagonal appartenant à une riche famille royale du Golfe Persique, les supporters se prennent à rêver d'une destinée semblable à celle de Manchester City ou Chelsea, imaginant un Emir distribuant les billets comme Xavi distillant les passes en profondeur. On retiendra dans l'histoire que Colony Capital a certainement réussi la meilleure opération dans cette transaction, se débarassant d'un poids gênant pour sa communication, alors que The Qatar Investment Authority espère de son côté bénéficier d'une vitrine pour sa Coupe du Monde 2022.

Au final, seuls les plus écervelés des supporters de la tribune Boulogne doivent regretter l'arrivée d'un musulman à la tête de leur club chéri...ahah.


 

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Mots-clés: Parcs des Princes, Colony Capital, Ligue1, Paris Saint-Germain, PSG, Paris, Euro 2016


 

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