"Moi, je préfère avoir un stade qui s'appelle Allianz plutôt qu'Emirates, vous voyez pourquoi?". Christian Estrosi est maire de Nice, il n'aime pas les arabes, et on l'aura bien compris. D'ailleurs ça tombe bien puisque c'est l'assureur munichois - qui assurait les installations SS dans les camps de concentration -  qui sera le premier à donner son nom à un stade de Ligue 1. Fini le Ray, bonjour l'Allianz Riviera. Un naming qui fait grincer des dents chez des supporters qui auront reçu pour lot de consolation, de choisir le nom des tribunes.

 

En Juillet dernier, l'annonce du nom du grand stade de Nice a fait grincer pas mal de dents. Si les supporters s'attendaient à voir un sponsor s'attribuer le nom du stade, ils espèraient voir un peu de la mentalité nissarde dans l'appellation de celui-ci. Très vite, ils se font entendre afin que le grand stade de Nice garde une identité locale.

 

Mais le pouvoir de l'argent est trop fort. La municipalité ne peut se permettre de cracher sur un partenariat de 1,8M€ par an sur 9 ans de la part de l'entreprise teutone. D'ailleurs, Allianz n'en a que faire du Gym et de son palmarès poussiéreux, le prestige de la Cote d'Azur (en anglais "French Riviera") est bien plus alléchant. D'ailleurs, l'Allianz Riviera verra dès l'été prochain le contre la montre par équipe du Tour de France effectuer une boucle autour de l'enceinte, accueillera ensuite la cérémonie d'ouverture des jeux de la Francophonie et se voit être le premier aménagement de l'Eco-vallée du Var, l'Euro 2016, au final, n'est qu'un prétexte parmi d'autres...

 

Malgré tout, les élus locaux sont sensibles à l'identité nissarde, très présente dans le comté de Nice. La langue nissarde n'a pas disparue et les références historiques sont très présentes dans une population très fière de ses racines. C'est pourquoi la ville de Nice et l'OGCN ont lancé l'opération "nomme ta tribune", début septembre. "Soucieux d’associer tous les Niçois au devenir de leur futur stade, Christian Estrosi, Député, Maire de Nice, Président de Nice Côte d’Azur et Jean-Pierre Rivère, Président de l’OGCN Nice, ont souhaité mettre en œuvre cette consultation qui va permettre aux Niçois de soumettre leurs idées pour le choix des noms des futures tribunes de l’Allianz Riviera."  Une bonne façon de brosser tout le monde dans le sens du poil et laver l'affront du naming.

 

La consultation est donc lancée via courrier, ou mail. Chaque participant est invité à proposer 4 noms, les 10 les plus cités seront sélectionnés afin d'être proposé à un jury qui aura le mot de la fin. Un jury composé de Christian Estrosi, président du fan club des banques arhiennes, de Gilles Veissière, critique arbitral, Jean-Pierre Rivère et Ange Ferraci représentent le Gym, Xavier Lortat Jacob, président de l'Allianz Riviera, ainsi que 5 représentants des supporters de l'OGC Nice. Si l'identité nissarde semble être majoritaire dans cette assemblée, on ne sait s'ils pourront être véritables décideurs ou de simples pantins.

L'opération ne peut pas être qualifiée de succès, à peine plus de 2000 participants ont donné leur avis dans une aire urbaine comptant plus d'un million d'habitant. Il faut dire aussi que le stade du Ray est à l'avant dernière place des affluences de Ligue 1 avec 9200 spectateurs de moyenne. 10 noms ont donc été annoncé par le maire de Nice la semaine dernière. Pas d'hommage à Jules Bocandé ni à Baratelli, mais quelques anciennes gloires du Gym ainsi que quelques figures historiques ont été retenu ainsi qu'un clin d'oeil au public niçois, qui s'il n'est pas le plus nombreux, est l'un des plus chaud... Albert Spaggiari, l'auteur du "casse du siècle", souvent cité , n'aura pas eu suffisamment de suffrages pour figurer dans la liste, mais d'autres escrocs y figurent.

 

Les 10 propositions retenues :

 

JEAN-PIERRE ADAMS

Dans le coma depuis 1982 suite à une erreur médicale, il n'est ni mort, ni vivant, comme l'OGC Nice.

 

 

NENAD BJEKOVIC

 

Le Serbe est l'auteur de 85 buts sous le maillot rouge et noir entre 76 et 81. Son look plairait à Estrosi.

 

GIUSEPPE GARIBALDI

Considéré comme le père de la nation italienne, le personnage est né à Nice. Le stade allemand, une tribune italienne, les snacks de l'enceinte seront-ils des sushi-shop? Attention à ne pas finir par capituler non plus.

 

PANCHO GONZALES

Ses points communs avec Abardonado sont d'avoir porté le même maillot et d'avoir le même surnom. Mais l'argentin peut se vanter de représenter 1/2 siècle de l'histoire du club, joueur et artisan du palmarès nissart, il fut par la suite entraîneur et dirigeant.

 

ANDRE MASSENA

Considéré comme un traitre par les nissarts, il a livré la ville  à l'armée révolutionnaire française. Il est surnommé "l'enfant pourri de la victoire".

 

JEAN & JACQUES MEDECIN

Le père, Jean, votera avec enthousiasme les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1939, accusé de collaboration, il finira par soutenir François Mitterand face à De Gaulle.

Le fils, Jacques, a déclaré un temps qu'il était à 99,9% d'accord avec les idées du F.N. Il aurait lui aussi plus apprécié l'Allianz que l'Emirates, souhaitant d'ailleurs jumeler Nice à la ville du Cap en Afrique du Sud en plein apartheid... il finira en exil en Uruguay après de nombreuses condamnations par la justice.

 

 

VICTOR NURENBERG

Oh non, on va pas lui faire un procès de nazisme à lui aussi ? Grand artisan des titres remportés par le club, il inscrit un triplé, en quart de finale de la Coupe des clubs champions, face au grand Real Madrid.

 

RAY

Le Ray est le quartier où se situe le stade Léo Lagrange, dont le résident n'est autre que l'OGC Nice. Vétuste, les puristes souhaitaient voir le grand stade s'y installer en lieu et place, il auront peut-être une tribune en guise de consolation.

 

CATHERINE SEGURANE

La particularité de cette héroïne, c'est qu'on ne sait si elle a réellement existé, tout comme les buts de Matt Moussilou d'ailleurs. Elle aurait repoussé l'armée franco-turque en leur montrant ses fesses. C'est en tentant de l'imiter que Pascal Nouma a été recruté par le Besiktas.

 

SUD

On dirait la Sud, tribune populaire du Ray où la sulfureuse BSN a ses habitudes, ce nom serait comme celui de la résistance des ultras à l'envahisseur du foot-business.

 

 

Article publié le 29 Octobre 2012 par Cedric

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Mots-clés: Nice, Allianz, Naming, Stade, Godwin Okpara

 

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